Le temps des escales à même le sable
"Avec le trait de côte comme terre d'accueil, j'ai pu rencontrer de nombreux voyageurs flottants portés au gré du vent, qui forment, sur la grève, des sculptures inattendues. Ces laisses de mer sont constitués, selon les sites et les courants, de bois flottés, brisés et nus, d'algues sèches et noueuses, de coquilles, d'exosquelettes de crabes de toutes tailles ou d'insectes volants plus ou moins colorés. Composés de véritables mélis-mélos de plastiques, de cordages, de bouteilles, de flacons de tous genres et autres bouées éventrées, ce petit monde, comme une fortune de mer, raconte une histoire à qui veut bien l'entendre. Il faut bien avouer que l'espoir de découvrir dans ce petit fatras, un message enfermé dans une bouteille, traverse immanquablement l'esprit."
(Texte non paru dans l'ouvrage)
Echouages involontaires : Laisses de mer - (détails)
Echouage choisi : Entre les étapes, se faire accepter par le rivage
"À quel rythme le marin pose-t-il pied à terre ? Si l’on considère que la sécurité est prioritaire, c’est la recherche d’un refuge, d’un abri, qui conduit le kayakiste au sec. S’il a besoin de se ravitailler, l’entrée dans un port lui conviendra davantage. Si c’est la nécessité d’une rupture, d’un apaisement, alors un site isolé aura sa préférence. Certains préfèrent accoster pour se donner une occasion de découverte rapprochée du rivage. Quoi qu’il en soit, il faut au moins accepter de débarquer pour la nuit. Et l’approche d’une plage isolée prélude à l’instant magique de l’échouage."
(Extrait de page 72)
Instant privilégié de la navigation itinérante le long du trait de côte : Le bivouac
"Avec l'expérience du voyage, le bivouac se révèle plus riche et le choix des étapes s'affine. La beauté du sité et le lieu de vie qu'il représente devinennent déterminants pour choisir un morceau de terre qui sera sien pendant douze heures et engendrera de beaux de partage avec ses compagnons de route..."